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LIEUX DU TRAVAIL ET MOBILITES EN ILE DE FRANCE (19 Avril 2023)

  • Photo du rédacteur: eohannessianpro
    eohannessianpro
  • 28 nov. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 nov. 2024


Le 17 Avril a eut lieu la clôture de la première expérience du Smart Lab Lability. Mené par l' Université Gustave Eiffel en collaboration avec Matrice et avec le soutien de la Région Île-de-France de France, celui-ci était destiné à valoriser le travail des chercheurs sur les thématiques de l'organisation du travail (management et lieux) et des mobilités (personnes et marchandises) en Ile de France. Au cours du laboratoire, chercheurs et acteurs économiques publics et privés se sont rencontrés pour partager leurs observations, et expériences, ce qui a permit d'enrichir le travail de recherche des uns et les stratégies d'organisation des autres. Voilà les tendances qui en ressortent et pistes de réflexions évoquées.


Il est tout d'abord unaniement observé que les évolutions du télétravail et des mobilités avaient démarré avant COVID, et qu'elles se poursuivent, la crise sanitaire n’en n’ayant été qu’un accélérateur.


Le full télétravail n’est pas pour aujourd’hui, sa pratique se formalise et s’organise, avec un recours courant à 2 jours de télétravail par semaine. Le télétravail pose la question des inégalités, les conditions de travail à domicile n’étant pas les mêmes pour tous, et par conséquent de sa prise en charge. Certains acteurs proposent déjà aux salariés la prise en charges de certains frais. Cela amène aussi les entreprises à réfléchir à la possibilité d’offrir l'accès à d’autres lieux de télétravail de proximité, avec un intérêt pour les tiers lieux et coworking, mais aussi à redéfinir la centralité du bureau.


Par ailleurs, le télétravail amène les salariés à relocaliser certaines de leurs activités dans le secteur de leur domicile, et à dynamiser ce dernier. A l’inverse certains secteurs de bureaux, comme la défense (où on observe un retour des déplacements à la normal à hauteur de 80% contre 90% pour l’Ile de France), deviennent moins actifs. Tout en faisant ressortir l'intérêt de de la conception de quartier présentant une mixité d'usages, cela fait apparaître un enjeu d'aménagement pour accompagner la dynamisation de secteurs secondaires, et la reconversion de ceux qui sont moins fréquentés.


Sur la question du bureau, bien que les postes de travail ne soient occupés que 50 à 70% du temps, et que certaines entreprises prennent le parti de diminuer leurs espaces de bureau (exemple rapporté d'une entreprise ayant abandonné 1000 m2 de bureau en périphérie de Paris pour moins de 10 postes de travail en coworking à Paris dans un quartier de gare), l’attention se porte beaucoup sur le réaménagement des espaces(*). Il s’agit de rendre attractif le retour au bureau, dont la configuration doit permettre entre autres les échanges et la cohésion d’équipe, perturbés par le distanciel. On observe dans ce sens une baisse des espaces individuels au profit des espaces collectifs ou expérientiels (espace calme…). L’expérience de retour au bureau doit être agréable, productive et fluide.


Du point de vue immobilier, l'évolution du bureau incite à repenser l’hybridation des espaces, leur convertibilité, mais aussi à rendre visible et accessible aux entreprises un maillage de lieux tiers du travail (cf carte des tiers lieux d'Ile de France, ou plateforme de réservation auxquelles certaines entreprises souscrivent des abonnements pour les salariés).


Pour les mobilités, l'expérience du travail en confinement a supprimé le déplacement domicile-travail et fait prendre conscience aux travailleurs de son poids dans la vie quotidienne. Le taux d’acceptation des désagréments liés aux déplacements a baissé, l’expérience de la mobilité doit de fait être plus fluide.


Alors que la fréquentation des transports en commun est quasiment revenue à la normale (90%), un sujet de lissage des jours-heures de pointe se pose face aux nouvelles habitudes de déplacement des franciliens.

Quant à la voiture, le retour à la normale de son utilisation amène une réflexion sur la pollution, et sur la multimodalité.

Au-delà du transport de personnes se pose la question du transport des marchandises. Le fonctionnement en flux tendu ayant cours en Ile de France, rend la chaîne logistique fragile en cas de crise, et fait ressortir la nécessité de redéfinir des espaces de stockage, qui semblent manquer sur le territoire francilien.


Des réflexions qui marquent le fait que l'évolution est continue, et qu'il est intéressant de poursuivre l'observation des organisations du travail et des mobilités, de partager les expériences, afin de pouvoir être plus dynamique dans nos adaptations et mieux préparer les expériences à venir.



Merci aux participants de la table ronde des professionnels pour leur retour d'expérience Guillaume Aubin Yoann Jaffré, Etienne Riot, Justin Le Bihan, Benoît Cornut et Guillaume ROLLAND, et aux acteurs économiques qui ont contribué au laboratoire dont Nicolas Cochard dont les réflexions sur la configuration des espaces de travail et leurs impacts sur les usagers et le travail (*), présentés dernièrement chez KARDHAM ont aussi enrichit les échanges.

 
 
 

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